« Je le répète, écrivit Van Gogh à son frère Théo, Millet
est le père Millet, c’est à dire le guide des jeunes peintres,
en toute chose. En ce qui me concerne, je pense comme
lui et je crois ce qu’il dit, une bonne fois pour toutes. »
Ne vous fiez pas aux apparences, les ruines peintes par Hubert Robert
sont pour beaucoup imaginaires. Nous donnant à voir son monde intérieur,
l’artiste nous promène dans tous les rêves du « siècle des Lumières ».
« Un peintre peint l’apparence des choses et non leur exactitude objective.
En fait il crée une nouvelle apparence des choses », écrivait Kirchner,
qui disait aussi vouloir faire de sa peinture « une confession ardente ».
« Quand vous éprouvez devant certaines œuvres d’art un sentiment
d’anarchie, de violence ou de vulgarité, étudiez-les à fond », écrivait Emil
Nolde. « Alors vous verrez comment l’illogisme devient liberté et la vulgarité
subtilité. Les peintures inoffensives valent rarement quelque chose. »
Der Blaue Reiter connut une existence éphémère, brisée
par la guerre. Mais il est pour les artistes d’aujourd’hui
le modèle parfait d’une réflexion sur leur propre création.