Les fêtes de Noël

Il n'y a pas si longtemps, la coutume exigeait qu'on fasse preuve de solidarité

envers les plus démunis, et qu'on invite à sa table le premier miséreux croisé

dans la rue. Il fallait aussi redoubler de générosité à la sortie de l'église.

La célébration de Noël est redevenue peu à peu une fête profane…

Les anges dans la peinture

Symbole de pureté, d'innocence et de bienveillance, l'ange est caractérisé

par sa jeunesse et sa beauté. Ce messager de Dieu est l'interprète de sa

volonté, il sert d'intermédiaire entre divin et humain. À l'exception de

ceux qui sont tombés, les anges sont saints et exempts de péchés…

Mythes et légendes (2)

Les mythologies ne répondent que partiellement à la question des origines de l'Univers,

mais sur une ligne de poésie passionnée inestimable. Comme le disait Savonarole,

"un peintre ne peint jamais que lui-même", mais les mythes et légendes lui ont inspiré

des œuvres qui vont au-delà de sa personne et touchent aux fondements de l'humanité.

20 peintures démasquées

Qu'est-ce que le romantisme, sinon le sentiment de la fragilité humaine face

aux dangerosités de la nature? Plus encore que Le Voyageur contemplant

une mer de nuages, La Mer de glace est LE manifeste romantique. Mais

enlevez seulement le bateau, et vous avez un manifeste de l'abstraction…

Peintre en forêt

Nous avons tendance, en France, à nous regarder le nombril en pensant admirer

le centre du monde. Pendant que Renoir et Monet révolutionnaient la peinture de

paysage à la Grenouillère, des mouvements similaires voyaient le jour, aux États-

Unis avec Mary Cassatt ou en Russie avec le mouvement des Ambulants…

Mythes et légendes (1)

Plus encore que l'Histoire réelle ou fantasmée, les mythes et légendes ont été pour les

peintres une source d'inspiration inépuisable, en particulier les mythologies grecque,

romaine et nordique. Aux premiers temps étaient les Titans, dont Cronos, qui ne fit

qu'une bouchée de ses propres fils mais épargna Zeus, futur souverain de l'Olympe.

Des icônes au suprématisme

À la fin du Xe siècle, après la conversion au christianisme du peuple russe et de son

souverain, l'église orthodoxe proscrivit la sculpture, contribuant involontairement à

l'essor de la peinture d'icônes. Épargnée par les Mongols lors de la grande invasion

qui détruisit Kiev et Moscou, Novgorod devint l'épicentre de la peinture religieuse.

Le réalisme russe

La gloire actuelle d'Ilya Répine, bien relayée chez nous, ne doit pas

occulter la triste réalité: il mourut exilé à Kuokkala, en plein centre de

la Finlande, presque oublié de ses compatriotes. Il avait pourtant suffi

d’une seule toile, Les Bateliers de la Volga, pour le rendre célèbre…

Tania Gertz

Superbe expo Tania Gertz en l'église Saints-Pierre-et-Paul de Rosheim (67), XIIe siècle.

Quelques jours en Alsace

 

Sous la peau douce d'une aquarelle

Voici venir un artiste anglais inconnu chez nous. Son talent protéiforme n'y est

sans doute pas étranger, tant nous aimons mettre les drôles d’oiseaux en cases.

Peintre, illustrateur, musicien, poète, sans oublier ornithologue distingué, car ses

dessins très documentés lui ont valu d'être comparé en Angleterre à Audubon.

L'âge d'or de l'illustration anglaise

Il y a un avant et un après Arthur Rackham, et les illustrateurs contemporains

de contes de fées et de fantasy lui doivent tous quelque chose. Mais il fut

entouré par une génération d'artistes remarquables, dont Randolph Caldecott,

Harry Clarke, Walter Crane, Edmund Dulac ou encore Kate Greenaway…

Miroir, mon beau miroir

Peu de miroirs dans la peinture, du moins jusqu'à la Renaissance. Sa multiplication

reflète le narcissisme nouveau des artistes, que leurs contemporains percevaient

comme des demi-dieux. Le miroir prouvait aussi le métier du peintre et son règne

sur le sculpteur, le spectateur n'ayant nul besoin de faire le tour d'un tableau…

Fairy Tales of Arthur Rackham

Peut-être n'y a-t-il pas eu d'illustrateur pour enfants plus évocateur que Rackham.

Ma prime rencontre avec son art se fit par la grâce d'un arbre anthropomorphique,

dans l'une des premières éditions de Peter Pan. Plus vivant que nature, il étendait

ses racines et ses bras sur le monde onirique du garçon qui ne voulait pas grandir.

Les sorcières dans la peinture

C'est durant la Renaissance, période de grandes avancées humaines,

que la persécution des sorcières fut la plus intense. Symboles d'une altérité

dérangeante, boucs émissaires de la modernité, elles furent pourchassées

au nom de la science, associées aux calamités qui gâchaient le paysage…

Le style Biedermeier dans la peinture

Très sous-estimé du fait de son conservatisme revendiqué,

le style Biedermeier a pourtant produit quelques peintres

novateurs, comme nous l'avons vu avec le Munichois Carl

Spitzweg. Il fut populaire en Autriche comme en Allemagne.

Peintre et poète

Succédant aux conquêtes napoléoniennes, le Biedermeier

symbolise la prospérité des bourgeoisies germaniques. Son

peintre le plus représentatif, Carl Spitzweg, est aussi le plus

ambigu des artistes post-romantiques de langue allemande.

Une nouvelle petite-fille

Noée est née le 31 août à 22h37, la vie est belle. Reprise des Dessous le 16 septembre...

Yves Klein - Bleu de travail

Après avoir découvert Niki de Saint Phalle dans Paris Match, j'ai

croisé un certain Yves Klein dans la revue Planète. "Rien de ce qui

est étrange ne nous est étranger", telle était la devise de cet étonnant

bimestriel, fondé en 1961 par Louis Pauwels et Jacques Bergier…

Niki de Saint Phalle - Tirs à vue

23 décembre 1961, la veille de noël: le poids des mots, le choc des

photos. Dans les pages noir et blanc d'un magazine abandonné sur

le canapé d'une grand-tante, une étrange libellule, à la grâce plus que

singulière, tirait à la carabine sur des poches emplies de peinture…

Oubli ou mémoire

Incarnations de la fatalité divine et symboles de la fragilité des

constructions ou des ambitions humaines, les ruines matérialisent

la nostalgie d'un temps lointain perçu comme plus doux à vivre.

Elles renvoient l'homme à son angoisse du vieillissement…

Poétique de l'espace

Symbole d'ouverture au monde et au savoir, la fenêtre est aussi porteuse

d'espoir et de danger. Centrale dans l'art, elle est, écrivait le philosophe

Gaston Bachelard, « une frontière entre l'en deçà et l'au-delà »…

Impressionnisme intérieur

Inconnue en France, bien qu'elle y ait vécu et travaillé une dizaine d'années,

Harriet Backer est considérée en Norvège comme une coloriste de premier plan.

Elle fut à Paris l'élève de Léon Bonnat, au sein de l'atelier de peinture dirigé par

Madame Trélat de Vigny, l'une des rares académies ouvertes aux femmes.

Manière noire

Vilhelm Hammershøi épousa Ida, la sœur de Peter Ilsted, l'année même où,

avec son beau-frère et quelques autres, ils fondèrent le groupe de l'Exposition

libre. Similaire au Salon des refusés français, cette association souhaitait

protester contre les conditions de participation aux expositions danoises…

Quelques jours en montagne (suite)

« C’est une montagne et une muraille tout à la fois ; c’est l’édifice le plus mystérieux du plus mystérieux des architectes ; c’est le Colosseum de la nature ; c’est Gavarnie…»
Victor Hugo
Dieu - 1855 > 1891

Quelques jours en montagne

« La beauté de cette nature des Pyrénées n’est pas de celles qu’on peut espérer rendre avec la peinture d’une manière heureuse. Tout cela est trop gigantesque et on ne sait par où commencer au milieu de ces masses et de ces multitudes de détails…»
Eugène Delacroix
Lettre à son cousin Gaultron - 1845

Reprise des dessous le 17 juin

L'aventure intérieure

Vilhelm Hammershøi, son beau-frère Peter Ilsted et Carl Holsøe - qui

compense un déficit d'austérité par une grande beauté plastique - sont les

principaux représentants d'un courant pictural inspiré par Vermeer, que

les historiens d'art baptisèrent "école de l'intérieur de Copenhague".

L'heure blonde

L'étonnante proximité stylistique et thématique de l'Espagnol Joaquín Sorolla

et du Scandinave Peder Severin Krøyer pourrait semer le trouble, mais le plus

beau est qu'ils ne se soient jamais croisés, malgré des parcours assez similaires.

L’un et l'autre attaquaient directement leurs toiles au pinceau et à la couleur…

À l’extrême nord du Jutland

Les artistes de Skagen au Danemark sont une parfaite synthèse des

peintres de Barbizon et des impressionnistes français. Fascinés à la fois

par le naturalisme des premiers et par la lumière des seconds, ils se

placèrent résolument en marge de l'art académique scandinave…

La quête de l'absolu

Dans son essai Le Vertige de l'absolu, l’écrivain Claude Mettra tenta une approche

inhabituelle de l'œuvre de Vincent van Gogh. Plutôt que d'attribuer son génie

créatif à sa prétendue folie congénitale, l'auteur développa l'idée que c'est dans

sa quête de l'absolu et de la lumière que Vincent, tel Icare, se brûla les ailes...

L'heure bleue

S’il ne fut pas le premier artiste à séjourner à Skagen, au nord du Danemark,

Peder Severin Krøyer devint dès son arrivée le centre de gravité de la petite

communauté qui s’y était développée. Un voyage de plusieurs années en

Europe lui avait en effet apporté une certaine notoriété dans son pays…

La Prouvènço

Émile Loubon est le père du paysage provençal. Il eut de nombreux élèves,

auxquels il insuffla son sens très particulier du détail. La Durance traverse

toute la Provence, du sommet des Anges jusqu'au Rhône. Elle a inspiré

ses plus belles œuvres au peintre Paul Guigou, natif du Vaucluse…

Lettres à Théo

Les 652 lettres de Vincent van Gogh à son frère Théo ont été publiées pour la

première fois vingt-trois ans après la mort du peintre, à l'initiative de sa belle-sœur.

Aujourd’hui considérées comme une œuvre littéraire à part entière, elles nous

renseignent sur l’esthétique de Van Gogh et sur son évolution spirituelle...

Roaaar !!!

Au Salon d'Automne 1905, avisant une sculpture de facture

classique au milieu des toiles colorées d'un groupe de jeunes

peintres, le critique Louis Vauxcelles s'écria: "C'est Donatello

dans la cage aux fauves!", avec le succès que l'on sait…

Las Alps

Contrairement aux Pyrénées, les Alpes virent la naissance d'une véritable école

de peinture, dite "école dauphinoise", sous la férule d'un prêtre, Laurent Guétal,

remarquable peintre de surcroit. Il forma nombre d’élèves, ses cours de dessin

et de peinture au petit Séminaire du Rondeau étant autant suivis qu’appréciés.

Fauve serein

Albert Marquet fit la connaissance de Matisse à l'école des Arts

décoratifs de Paris, avant d'être admis à celle des Beaux-Arts, où

ils seront les élèves de Gustave Moreau. Pour payer leurs études,

ils travailleront au Grand Palais pour l'Exposition Universelle 1900.

Los Pirenèus

De ses 30 mois passés dans les Pyrénées, le jeune Sulpice-Guillaume

Chevalier revint avec un surnom, Gavarni, qui dit tout de la séduction

qu'exerça sur lui le "Colosseum de la nature", selon le mot de Victor Hugo.

La jeunesse de l'âme

« Vous allez simplifier la peinture !» avait prédit, avec une incroyable

clairvoyance, Gustave Moreau au jeune Henri Matisse qui fréquentait son

atelier. Matisse offre en effet l'exemple (presque) unique d'un artiste qui ne

cessa de se bonifier et d'épurer son art, à mesure qu'il avançait en âge.

Antichambre de la mort

Si la Vieille femme grotesque de Quentin Metsys a longtemps alimenté les

fantasmes, il est aujourd’hui admis qu’elle souffrait de la maladie osseuse de Paget.

Le strabisme du Jeune homme au livre d’Agnolo Bronzino peut être vu comme

une métaphore des passions de l'artiste, qui hésitait entre peinture et poésie. 

Le mouvement nabi

Sérusier, Denis, Bonnard et Ranson avaient en commun de vénérer Gauguin

autant que l'art japonais et, dans une moindre mesure, Odilon Redon ou Puvis

de Chavannes. Les. premiers nabis furent rejoints par Vallotton et Vuillard,

puis par Ker-Xavier Roussel, le sculpteur Maillol et bien d'autres encore…

Ch'tis tableaux

Plus qu'à celle de Pont-Aven, l'école d'Arras s'apparente à celle de Barbizon,

Corot étant à l'origine des deux, et les peintres la composant s'étant regroupés

par amour des lieux plus que par affinités artistiques. Initié à la beauté du Nord

par Constant Dutilleux, Corot y séjourna à intervalles plus ou moins longs...

Le nabi zouave

Au lycée Condorcet, où il avait été admis en tant que boursier, Édouard

Vuillard fit la rencontre de Maurice Denis, dont il sera l'ami toute sa vie,

et de Ker-Xavier Roussel, son futur beau-frère. Avec Paul Sérusier ou

encore Pierre Bonnard, le trio sera à l'origine du mouvement nabi.

Verts pâturages

Pas de Pont-Aven en Normandie, mais une école de Honfleur tout de

même, qui est d'ailleurs un conglomérat de peintres y ayant planté leur

chevalet plutôt qu'un courant artistique, à proprement parler. Eugène

Isabey, Paul Huet ou encore Camille Corot en furent les instigateurs.

Le nabi aux sabots de bois

Malgré sa petite taille, le Talisman est un tableau majeur de l'art moderne.

Réalisé à Pont-Aven sous la direction de Paul Gauguin, il est en effet

à l'origine du mouvement nabi. Paul Sérusier ramena d'autres œuvres

de ce premier séjour breton, mais le Talisman sera le manifeste des nabis.

Regards de Breizh

On le sait peu, mais l'un des premiers artistes à s'arrêter à Pont-Aven

fut un Américain, Robert Wylie. "Le plus beau village que j'aie jamais

vu", déclara-t-il simplement, et il n'en repartit jamais. C'est pourtant

bien le génie de Gauguin qui immortalisa le petit bourg finistérien…

Poésie intime

Peu après leur arrivée à Paris, la peintre Natalia Dumitresco et son mari

Alexandre Istrati firent la rencontre du sculpteur Constantin Brâncuși,

qui leur proposa de le rejoindre impasse Ronsin, où il vivait et travaillait.

Ils œuvrèrent pour que son atelier soit reconstitué au Centre Pompidou.

L'attente dans la peinture

Cette jeune fille masse son pied, sans doute a-t-elle déjà dansé et attend-elle

le verdict du jury. La mise sinistre de celle qui l'accompagne est manière pour

le peintre de dire que seuls l'art et la beauté méritent la lumière. Est-ce lui

qui rentre ? Non, mais elle attendra le temps qu'il faut, la fille du pêcheur…

Lumineuse peinture roumaine

Avant l’installation à Barbizon de Nicolae Grigorescu, la peinture roumaine

se limitait le plus souvent à une réinterprétation néoclassique de l'art des

icônes. Son disciple Ion Andreescu est considéré comme l’un des

paysagistes les plus puissants de Roumanie, malgré sa mort prématurée.