Vanitas vanitatis et omnia vanitas...
C'est au XVIIe siècle que les « vanités » sont apparues
dans la peinture, le plus souvent sous la forme d’un crâne
humain opposé à d’autres objets symbolisant le savoir,
le pouvoir ou la fortune. Cette confrontation était censée
nous rappeler que, puissants ou misérables, le sort qui nous
attend est le même, et qu’il est vain de nier la fragilité de
la vie et la futilité des plaisirs terrestres. Dans le tableau
Les Ambassadeurs de Hans Holbein le Jeune, un objet
échappe à toute classification... Jusqu'au XXe siècle,
on se demandera ce que peut bien être cette forme bizarre
aux pieds des personnages, qui sera même baptisée
« l'os de seiche ». Il faudra l'intuition d'un historien d'art,
Jurgis Baltrusaitis, qui fut l'élève de Henri Focillon,
pour découvrir qu'il s'agit en fait d'une anamorphose...